Le Projet Musée

Contexte
Le changement climatique met gravement en danger l'Amazonie en provoquant une sécheresse historique, due à la déforestation liée à l'élevage et à l'expansion agricole. Les chercheurs avertissent d'un risque de destruction fonctionnelle de l'Amazonie, soulignant que la titularisation des territoires indigènes pourrait significativement réduire la déforestation. La protection et la restauration des forêts, en particulier de l'Amazonie, sont cruciales pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

Puerto Miguel
Puerto Miguel abrite environ 400 habitants, principalement descendants des indigènes Kukama-Kukamiria/Cocama. La langue Kukama est en déclin, avec seulement 2,5% des 19 000 Kukamas la parlant en 2003. Malgré l'histoire marquée par l'arrivée des colons, la fièvre du caoutchouc et les pressions du développement, les Kukamas ont préservé leur patrimoine culturel et mode de vie traditionnel grâce à leur résilience. Malgré la réforme agraire de 1969 symbolisant une émancipation, les Kukamas rencontrent des difficultés à affirmer ouvertement leur identité en raison des stigmates historiques de subordination, soulignant les défis de la reconnaissance des identités autochtones dans la société plus large.

Le tourisme
Puerto Miguel, autrefois axé sur l'agriculture et la pêche, connaît un changement économique majeur avec l'émergence du tourisme international, résultant de sa localisation au cœur de la forêt amazonienne. Cette transition marque le déclin de l'identité paysanne au profit d'une dynamique axée sur le tourisme. Avec environ 20 places par lodge, accueillant principalement des touristes hollandais, américains, allemands, espagnols et français pendant 3 jours en moyenne, la saison des pluies attire une affluence accrue.
Les Acteurs

Mariposa, une association d'artisans principalement composée de femmes, promeut l'artisanat en chambira, un palmier local, avec certification et collaboration active avec le Ministère du Tourisme.

Nelvis Parades Pacaya, artiste-peintre, joue un rôle crucial en enseignant bénévolement la culture indigène Shipibo et Kukama pour préserver ce savoir ancestral et susciter l'intérêt des jeunes dans toute l'Amazonie.

La Radio Ucamara soutient la défense du territoire et du fleuve, promeut la culture Kukama, et participe à des projets de recherche, d'éducation, de sensibilisation et de défense des droits de l'homme.

AKUU soutient activement le Projet Musée en se basant sur une évaluation d'impact approfondie, pour préserver la culture, stimuler l'économie locale, sensibiliser à la conservation et renforcer l'engagement communautaire.
UN MUSEE EN 3 PARTIES DISTINCTES
Un musée est un espace de partage des connaissances, favorisant la découverte, l’information, et l’incitation à la réflexion, tout en élargissant l’horizon des visiteurs avec de nouvelles idées. Pour atteindre cet objectif, le musée à été imaginé en trois sections distinctes.
Première partie, le centre d'interprétation culturel
Sala Kuruara, immersion dans l’univers aquatique Kukama
La première de ces ambiances transportera donc les touristes dans le monde de l’eau et de l’Igapo, un terme utilisé pour décrire la forêt inondable pendant la saison des crues. Des structures en bois évoqueront la forêt immergée et les profondeurs des rivières, tandis que de nombreuses sculptures représentant la faune et la flore aquatiques seront suspendues dans l’espace.


Sala Iwɨrati Tuwa, immersion dans la Forêt Dense
Dans cette seconde salle à un étage supérieur, les visiteurs seront donc invités à s’immerger dans une deuxième ambiance évoquant la terre ferme et la forêt dense. Ils suivront l’Iwirati Tuwa dans cette pièce et auront ainsi l’opportunité de se glisser dans la peau d’un jaguar, d’un grand tapir et de bien d’autres habitants de la forêt.
Sala Tsumi, entre ciel et terre, immersion canopéenne chamanique
Ainsi, pour la troisième et dernière partie de ce centre d'interprétation culturel, les visiteurs prendront de la hauteur et seront invités à monter dans la plus haute salle du musée. Ils en apprendront beaucoup sur les esprits habitant la canopée, sur les voyages des Tsumis, sur la culture chamanique etc…

Deuxième partie, les salles d’exposition
Troisième partie, la boutique
Las Mariposas
Gérée par "Las Mariposas", la dernière étape du musée sera une boutique promouvant l'artisanat local, offrant des œuvres d'art uniques et des ouvrages sur l'Amazonie, renforçant ainsi les liens avec la communauté artistique locale.

Conception Architecturale et Réalisation du Musée
En s’inspirant des images du Tree House Lodge de Puerto Miguel, l’architecte sud américaine Maria Agustina Pistolesi a travaillé sur les plans du musée.




EQUIPES SUR PLACE
Equipe AKUU
En janvier, l'équipe de bénévoles dirigée par Ines Gronsfeld, Léa Loiret et Raphaël Moreau, supervisée par Yoann Rey-Ricord, commencera la construction du musée. Une seconde équipe dirigée par Dylan Cluzel suivra en mai 2024. Fort de son succès passé en Amazonie, Yoann Rey-Ricord assure la réussite du projet.


Equipe construction
L'équipe de construction, dirigée par Abraham Macuyama, un chef expérimenté connaissant bien le village, comprendra 11 travailleurs qualifiés. Le chef de chantier supervisera la qualité des travaux et le respect des délais. Le rôle d'AKUU sera de répondre aux besoins du chef de chantier, assurant une rémunération juste pour les ouvriers et favorisant une collaboration harmonieuse.
Gouvernance
L'association Mariposa gérera la boutique, reversant une partie des recettes pour l'entretien, y compris celles de la librairie sur l'Amazonie, initialement constituée par AKUU et désormais gérée par les habitants locaux. AKUU aspire à un rôle mineur dans les décisions, reconnaissant que les habitants locaux sont mieux placés pour diriger le musée.


Temps de visite et tarifs
Le musée offre 30 minutes de visite par salle, suivi d'une heure d'exploration. Le coût d'entrée couvre les frais et rémunère le personnel. Trente pour cent des bénéfices enrichiront les collections, et les 70% restants seront partagés entre l’association Mariposa, les artistes, les employés et la communauté. Les tarifs provisoires varient de 40 soles (10€) pour les touristes étrangers à gratuit pour les résidents locaux, s'inspirant d'un modèle colombien.
Le projet en image
Le budget prévisionnel
L'évaluation budgétaire précise pour la construction du musée, établie par AKUU avec la participation du village de Puerto Miguel, s'élève à 38 546,31€ sur 10 ans. Pour les 3 premières années, AKUU a besoin de 13 982,51€. Le coût d'entretien mensuel du musée est de 400 € sur 10 ans, avec un coût de remplacement de la structure tous les 10 ans. Les coûts en soles ont été convertis en euros à un taux de change de 1 euro = /S 4,06.

